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Le testament de Marie Desnier
Le 15 février 1882, Marie Desnier, soeur aînée de François, âgée de 61 ans, malade, fait venir chez elle Me Charles Nony, notaire à Artonne, afin d'établir son testament. Ce dernier précise :
"Trouvée par le notaire et les témoins couchée dans un lit placé au rez de chaussée de la maison qu'elle habite à Glénat quartier de la fontaine
Laquelle malade de corps mais saine d'esprit mémoire et entendement ainsi qu'elle a paru au notaire et témoins soussignés a dicté à Me Nony son testament ainsi qu'il suit.
J'institue pour mes légataires universels conjointement et par égalité entre eux Marie et Claude Auguste Desnier mes neveux enfants de François Desnier-Landon mon frère, aubergiste avec lequel ils demeurent à Glénat Commune d'Artonne
En conséquence ils seront à compter du jour de ma mort seuls propriétaires des biens que je laisserai, à charge pour eux:
- De verser entre les mains du Curé de la paroisse d'Artonne une somme de deux cents francs qui servira à faire dire des messes pour le repos de mon âme. Cette somme lui sera versée savoir moitié trois mois et moitié six mois après mon décès.
- De laisser jouir conjointement et par égalité entre eux de mes biens, Claude Desnier mon frère Sacristain demeurant à Paris et François Desnier mon frère aubergiste demeurant à Glénat.
Cet usufruit s'étendra pour moitié au décès de chacun de mes deux frères.
Je révoque tous testaments que je puis avoir fait avant celui-ci.
Le présent testament a été ainsi dicté par la testatrice à Me Nony notaire soussigné qui l'a écrit en entier de sa main tel qu'elle lui a été dicté et la lui a ensuite lu. Celle-ci a déclaré le bien comprendre et y persévérer comme contenant sa volonté.
Dont acte : .........."
Cet acte nous permet d'apprendre plusieurs choses.
- François Desnier, notre ancêtre et père de Claude, était connu jusque-là comme propriétaire-cultivateur ; ici il est présenté comme aubergiste à Glénat. Au recensement de 1881 il est effectivement présenté sous cette appellation.
- Claude Desnier, le frère de François, avait pour moi passé une partie de sa vie à Paris comme Commis-Marchand, avant de revenir à Artonne comme agriculteur Nous apprenons qu'en 1882 il est sacristain à Paris.
- Claude Desnier, fils de François et père d'Auguste, est désigné ici sous les prénoms de Claude Auguste. Je ne sais d'où vient ce deuxième prénom, qui ne figure pas à l'Etat civil. On relève toutefois que sur les fiches de recensement il est appelé Auguste entre 1872 et 1896.
Enfin nous constatons que si Marie Desnier partage ses biens entre ses deux neveux elle ne les précise pas, on ne sait si elle possède des terres en plus de sa maison.
Pour finir on relève que Marie Desnier a mis ses affaires en ordre à temps, elle est décédée quelques jours plus tard, le 24 février 1882. Je ne doute pas qu'entre temps elle avait vu aussi le curé ...